La polémique est née de la déclaration du président Trump le 4 février : « Nous allons prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons y faire du bon travail. » Une simple phrase qui a provoqué une onde de choc dans les milieux diplomatiques et suscité de vives critiques. Prononcée seulement quelques semaines après un cessez-le-feu qui avait mis en pause les opérations militaires israéliennes à Gaza, cette déclaration a laissé perplexes de nombreux observateurs quant aux intentions des États-Unis dans cette région instable.
Green n’a pas tardé à réagir en dénonçant des implications graves. « Le nettoyage ethnique à Gaza n’est pas une plaisanterie », a-t-il affirmé, soulignant ses inquiétudes face à la rhétorique et aux possibles répercussions politiques.
Un nouvel épisode dans la croisade de Green contre Trump
Si cette tentative d’impeachment semble familière, c’est parce qu’Al Green n’en est pas à son premier coup d’essai. Il avait déjà présenté des articles de mise en accusation contre Trump en 2017 et en 2019, avançant à chaque fois des raisons différentes, mais toujours animées par la conviction que l’ancien (et actuel) président représente une menace pour la démocratie. Ces tentatives avaient été stoppées net, principalement en raison du manque de soutien de la part des dirigeants démocrates.
Cette fois-ci, le contexte pourrait être différent. Le ton de Green laisse entendre qu’il est prêt à en découdre une fois de plus. Sa déclaration « Le mouvement pour destituer le président est lancé » traduit une volonté renouvelée de tenir Trump pour responsable de ce qu’il appelle « des actes infâmes proposés et des actes infâmes commis. »
Le sénateur Al Green lors de la manifestation contre Elon Musk, le 4 février 2025.
Cette tentative de destitution peut-elle aboutir ?
La grande question est maintenant de savoir si cette initiative a une réelle chance d’aboutir. Historiquement, une procédure de destitution nécessite un soutien bipartisan important, et dans le climat politique actuel, il est difficile de savoir si Green obtiendra suffisamment d’appuis, y compris au sein de son propre parti.
Cela dit, la politique étrangère de Trump a toujours été sujette à controverse, et cette dernière déclaration ne fait pas exception. Avec les projecteurs braqués sur le droit international et la stratégie des États-Unis au Moyen-Orient, la démarche de Green pourrait contraindre le Congrès à examiner de plus près les implications plus larges des propos de Trump.
Les enjeux pour la politique étrangère des États-Unis
Au-delà de la question de destituion, cette affaire met en lumière un problème plus vaste : où va la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient ? Historiquement, Washington a toujours cherché à maintenir un équilibre entre son soutien à Israël et la défense des droits des Palestiniens. Une intervention unilatérale à Gaza bouleverserait cet équilibre fragile et risquerait d’entraîner les États-Unis dans un conflit encore plus profond.
Ce n’est donc pas une surprise que Green ait réagi aussi rapidement. Son initiative ne vise peut-être pas seulement les propos de Trump, mais également le signal qu’ils envoient quant à l’avenir de l’engagement américain dans la région.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Pour l’instant, la tentative de destitution de Green en est encore à ses débuts. Reste à voir si elle gagnera du terrain ou si elle subira le même sort que ses tentatives précédentes. Mais une chose est certaine : le débat autour des dernières déclarations de Trump sur la politique étrangère ne disparaîtra pas de sitôt. Et avec les tensions qui montent au Congrès, cette affaire pourrait bien marquer le début d’un nouvel épisode tumultueux de la présidence Trump.