Elle y affirme que, malgré l’émergence de jeunes figures médiatiques au sein du mouvement, « même cette représentation-là reste très blanche ». Se qualifiant peut-être d’exception, elle regrette que sa propre visibilité soit rare. Un constat qui n’a pas tardé à faire des vagues.
Une gauche insoumise, mais sociologiquement homogène
L’élue ne s’arrête pas là. Elle décrit LFI comme un parti encore marqué par « la gauche blanche de classe moyenne ». Pourtant, elle reconnaît les efforts engagés, notamment par l’École de formation de l’Institut de la Boétie, pour diversifier les profils des militants et des cadres. Selon elle, les promotions issues de ce cursus affichent une « diversité sociale frappante », mais cette réalité peine à se traduire sur le plan médiatique.
LFI face à ses contradictions
La déclaration d’Obono a évidemment suscité des réactions passionnées. Sur les réseaux sociaux, certains l’ont accusée de prêter trop d’importance à la couleur de peau, voire de verser dans un « racisme anti-blancs ». D’autres, plus ironiques, ont tourné en dérision l’idée d’une « créolisation des représentants de LFI », sous-entendant que le parti devrait remettre en cause ses cadres blancs pour s’aligner sur cette critique.
Mais au-delà de ces polémiques, la réflexion d’Obono pointe un dilemme réel. Le LFI se revendique comme le parti des classes populaires et des exclus du système. Pourtant, dans ses rangs les plus visibles, les visages restent largement issus d’un entre-soi sociologique, celui des classes moyennes blanches de gauche.
Une stratégie d’ouverture encore incomplète
Danièle Obono insiste : si des avancées ont été réalisées, « le travail est loin d’être terminé ». L’équipe thématique antiraciste du LFI s’efforce, selon elle, de faire bouger les lignes, mais la transformation d’un parti n’est jamais instantanée. Et surtout, elle ne se limite pas à une question d’image ou de communication : il s’agit d’un changement profond des structures et des habitudes politiques.
Ces déclarations interviennent dans un contexte plus large où Obono, figure régulièrement attaquée pour ses positions sur les questions raciales, continue de défendre une lecture intersectionnelle des rapports de force. Un positionnement qui divise, y compris au sein de la gauche française, entre ceux qui y voient une remise en cause nécessaire et ceux qui craignent un enfermement dans des logiques identitaires.
Alors, Le LFI est-il un mouvement en train de changer en profondeur ou simplement un parti qui peine à incarner pleinement la diversité qu’il revendique ? La question reste ouverte, mais le débat, lui, est bel et bien lancé.