Pour ceux qui suivent de près les efforts de NASA en matière de diversité ces dernières années, ce changement de direction semble frappant. Le mémo spécifie les termes à retirer immédiatement, parmi lesquels :
- DEIA (Diversité, Équité, Inclusion, Accessibilité)
- Peuples autochtones
- Justice environnementale
- Groupes sous-représentés
- Tout ce qui se rapporte spécifiquement aux femmes en position de leadership
Oui, vous avez bien lu. Cela signifie que toute mention de femmes dans des rôles de leadership, ainsi que des initiatives visant à promouvoir l’inclusion ou à soutenir des groupes sous-représentés, doit être supprimée.
Pourquoi une telle urgence ? Cette mesure fait partie d’une directive plus large de l’administration Trump visant à éliminer les programmes DEIA au sein des agences fédérales. Il s’agit de se conformer à un décret présidentiel intitulé « Mettre fin aux programmes gouvernementaux DEI radicaux et coûteux », qui a donné le ton à plusieurs agences, dont la NASA.
Un changement déjà visible à la NASA
Les répercussions de cette directive se font déjà sentir sur les sites publics de la NASA. Le site de l’Office de la Diversité et de l’Égalité des Chances a été mis hors ligne, et de nombreux contenus ont été modifiés ou supprimés. Un exemple marquant : un article datant de 2023 sur la promotion du premier vol spatial de la première classe d’astronautes de 1978, comprenant des femmes afro-américaines et asiatiques-américaines, a été retiré de manière discrète. D’autres ajustements sont également visibles : des termes comme « inclusif » ont été remplacés par « équitable ». Certes, ces changements peuvent paraître mineurs, mais ils cachent une volonté politique bien plus large.
Le rôle de Janet Petro dans cette décision
Cette décision n’a pas été prise par une poignée de bureaucrates anonymes. Elle a été signée par Janet Petro, administratrice par intérim de la NASA et première femme à occuper ce poste en 67 ans d’histoire de l’agence. Un joli paradoxe, non ? Comment une femme occupant ce rôle de leadership peut-elle valider une telle décision, qui efface les contributions féminines au sein de l’agence ?
Dans le mémo, Petro défend ce changement en expliquant que ces programmes de diversité « divisaient les Américains par race, gaspillaient les fonds publics et entraînaient une discrimination honteuse ». Pour elle, cela fait partie d’une évolution nécessaire pour l’avenir de l’agence. Mais, soyons honnêtes, cette justification n’a pas convaincu tout le monde.
Un décret plus large : l’ordre exécutif de Trump
La NASA n’est pas la seule agence concernée par ces changements. Cette directive s’inscrit dans une tendance plus large qui touche plusieurs agences fédérales. L’Administration de la sécurité sociale, le Département du Travail et même les CDC ont tous été sommés de supprimer des contenus similaires de leurs sites web. Si cela semble être une simple révision des contenus, il s’agit en réalité d’un changement de politique à l’échelle gouvernementale. Mais qu’en est-il pour la NASA ?
Impact sur les missions de la NASA : un futur incertain ?
Alors, quel est l’impact de cette décision sur les futures missions spatiales de la NASA ? L’agence a-t-elle perdu de vue son ambition d’être un modèle de diversité et d’inclusion dans l’espace ? En théorie, non. La NASA reste engagée à poser la première femme et la première personne de couleur sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Cependant, cette déclaration a pris une tournure un peu étrange, puisqu’il ne reste plus de lien avec les programmes DEI sur le site de l’agence. Est-ce que cet engagement est toujours aussi solide ?
Cela reste flou. Si la NASA poursuit ses missions ambitieuses, le fondement même de ses initiatives d’inclusion et de diversité semble se diluer, et ce, malgré l’importance de ces enjeux pour l’image de l’agence. C’est comme essayer de rouler sur une route bien tracée tout en détournant les panneaux de signalisation. Le but reste le même, mais la direction prend une toute autre tournure.
Le dilemme entre progrès et politique
La grande question reste celle-ci : que représente réellement ce changement pour les employés de la NASA et pour l’idéologie de l’agence en matière d’inclusion ? Les histoires de réalisations remarquables par des femmes et des groupes sous-représentés sont nombreuses dans les archives de la NASA, de Dorothy Vaughan (une des premières mathématiciennes afro-américaines à la NASA) à Eileen Collins, la première femme commandant de la navette spatiale. Comment concilier ces réussites avec une suppression aussi soudaine des programmes qui les ont favorisées ?
La réalité, c’est que la NASA a toujours été en quête de progrès sur ce plan. Cette décision marque peut-être un recul dans l’une des agences les plus admirées au monde. Alors, qu’en est-il du futur ? Peut-on continuer à se concentrer sur l’innovation et l’exploration tout en faisant disparaître les piliers de la diversité qui ont façonné cette institution ?
Et maintenant, qu’est-ce qui se passe pour NASA ?
La NASA est donc à un tournant. Les répercussions de cette directive restent encore difficiles à anticiper. Nous devrons observer comment l’agence réagit, comment ses employés réagissent, et si ce changement de politique est perçu comme un véritable tournant pour l’avenir de l’exploration spatiale. Les efforts pour rétablir un équilibre entre diversité et innovation sont plus nécessaires que jamais, mais la question persiste : les valeurs de la NASA seront-elles toujours aussi inclusives dans un futur gouverné par des impératifs politiques ?
Une chose est sûre : cette situation aura des conséquences durables, non seulement pour la NASA, mais pour toutes les agences fédérales.
