Bien que les défenses aériennes ukrainiennes aient intercepté 85 drones, l’attaque a causé d’importants dégâts, provoquant des incendies et des perturbations des infrastructures. Les systèmes de guerre électronique auraient également neutralisé 40 drones supplémentaires, réduisant l’impact de l’offensive.
Escalade malgré les pourparlers : une manœuvre calculée de la Russie ?
Le moment choisi pour cette attaque ne passe pas inaperçu. Quelques heures plus tôt, Trump et Poutine avaient eu un entretien téléphonique de 90 minutes, leur premier échange direct depuis l’investiture du président américain. La discussion portait sur l’ouverture immédiate de négociations de paix, mais à une condition : le Kremlin exigeait que l’accord aborde l’expansion de l’OTAN vers l’est, une revendication russe de longue date.
Pourtant, alors que la diplomatie semblait s’activer, l’attaque de drones envoyait un message radicalement différent. La Russie teste-t-elle la détermination de l’Occident ? Ou cherche-t-elle à renforcer sa position de négociation en affichant sa puissance militaire ? Pour Kiev, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une escalade du conflit.
La réponse de l’Ukraine : résistance et contre-attaques
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rapidement réagi, s’entretenant avec Trump après son appel avec Poutine. Selon les autorités, Zelensky a insisté sur un point : l’Ukraine n’acceptera aucun accord de paix sans garanties de protection contre une future agression russe.
Sur le terrain, l’armée ukrainienne a riposté. Quelques heures après l’attaque russe, Kiev a lancé une frappe de drones sur une raffinerie de pétrole russe à Saratov, dans le but de perturber l’approvisionnement énergétique de Moscou.
Une stratégie militaire et des divisions en Occident
Cette dernière attaque s’inscrit dans une tendance préoccupante d’intensification des campagnes aériennes russes :
- 6 février : 77 drones Shahed lancés contre l’Ukraine.
- 7 février : une frappe de drone russe à Belgorod tue trois civils.
- 11 février : une barrage de missiles cible le réseau énergétique ukrainien.
- 11 février : 124 drones sont envoyés contre les villes ukrainiennes, prélude à l’attaque encore plus massive du 13 février.
L’ampleur et la fréquence de ces frappes suggèrent une stratégie russe délibérée : maintenir la pression militaire tout en engageant des discussions diplomatiques.
Le rôle de Trump et l’inquiétude de l’OTAN
L’approche de Trump dans ce conflit, consistant à dialoguer directement avec Poutine sans consulter ses alliés de l’OTAN, inquiète l’Europe. Son administration semble prête à envisager des concessions territoriales, le secrétaire à la Défense américain Pete Hegseth ayant récemment déclaré qu’un retour aux frontières de 2014 était « irréaliste ».
Les dirigeants européens, déjà méfiants face à l’engagement de Trump envers l’OTAN, redoutent que cette diplomatie unilatérale fragilise l’unité occidentale—un scénario qui bénéficierait largement à Moscou.
Bilan humain et pertes civiles
Le coût humain de ce conflit continue d’être dramatique :
- 13 février : une frappe de missile russe à Kiev tue une personne et en blesse quatre, dont un enfant.
- 13 février : une frappe de drone ukrainienne sur Belgorod tue une femme dans sa voiture.
- Ces dernières 24 heures : l’Ukraine affirme avoir infligé 1 250 pertes à l’armée russe et détruit 58 systèmes d’artillerie.
Et maintenant ?
Alors que l’Ukraine se prépare à de nouvelles offensives russes, le monde observe avec attention. Le Kremlin va-t-il intensifier ses attaques pour forcer la main à Kiev dans les négociations ? Ou bien les États-Unis et leurs alliés vont-ils resserrer les rangs face aux ambiguïtés diplomatiques de Moscou ?