L’éducation sexuelle en Australie échoue-t-elle ses adolescents ?

L’éducation sexuelle en Australie est censée préparer les adolescents aux réalités des relations, de l’intimité et du consentement. Mais si vous leur posez la question, beaucoup estiment qu’elle passe à côté de l’essentiel.

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Une étude récente de l’Université Edith Cowan (ECU) suggère que bien que le programme australien inclue l’éducation au consentement, son application varie énormément. Et selon les adolescents, c’est un vrai problème.

Plus qu’un simple « Ne fais pas ça » – Ce que les adolescents apprennent réellement

Les cours d’éducation sexuelle mettent fortement l’accent sur les risques : MST, grossesses non désirées, dangers des relations non consenties. Important ? Absolument. Mais pour de nombreux élèves, cela donne une image incomplète de ce qu’est une relation saine.

Pensez-y : si la majeure partie de votre apprentissage sur les relations tourne autour de ce qui peut mal tourner, êtes-vous vraiment préparé à gérer ce qui se passe bien ? Beaucoup d’adolescents estiment que leurs cours manquent de conseils pratiques sur des sujets comme la communication, la connexion émotionnelle et, oui, le plaisir.

Les lacunes flagrantes de l’éducation sexuelle en Australie

Bien que l’école soit la principale source d’éducation sexuelle — citée par 77 % des filles et 74 % des garçons — les élèves se sentent toujours mal préparés. Voici où, selon eux, ça coince :

1. L’éducation au consentement est trop abstraite

Les élèves apprécient que le consentement soit abordé, mais ils le trouvent souvent réduit à une série de scénarios oui/non qui ne reflètent pas la réalité. Ils veulent apprendre à gérer les moments gênants, à lire les signaux non verbaux et à comprendre les émotions complexes.

2. Où est la discussion sur les relations ?

Comprendre comment commencer, entretenir et mettre fin à une relation est aussi important que de comprendre la biologie. Beaucoup d’adolescents aimeraient que leurs cours abordent des sujets comme l’amour, les ruptures, l’identité de genre et les violences dans les relations.

3. Le plaisir et l’intimité émotionnelle sont ignorés

Le sexe n’est pas juste un acte mécanique — c’est aussi une expérience émotionnelle, psychologique et personnelle. Pourtant, pour beaucoup d’élèves, les cours d’éducation sexuelle passent complètement sous silence le plaisir, le désir et l’intimité émotionnelle, les laissant apprendre via Internet, leurs amis ou par essais et erreurs.

Les parents sont d’accord — alors pourquoi ce retard ?

Fait intéressant, ce ne sont pas seulement les adolescents qui réclament une meilleure éducation sexuelle — les parents aussi. Une étude de 2023 a révélé que près de 90 % des parents soutiennent une éducation sexuelle complète à l’école. Alors pourquoi le système ne suit-il pas ?

Un problème majeur est que la formation des enseignants est inégale. Tous ne se sentent pas à l’aise pour aborder ces sujets, et beaucoup ne reçoivent pas le soutien nécessaire pour les enseigner efficacement. Autre difficulté ? Des disparités dans les programmes entre les États, entraînant des approches variées plutôt qu’un programme unifié et équilibré.

Ce qui doit changer : voici ce que demandent les adolescents

Les élèves ne demandent pas un cours libre sur le sexe. Ils veulent une structure, des conseils et de vraies conversations qui les aident à naviguer dans les relations et l’intimité en toute confiance. Voici ce qu’ils pensent qui ferait la différence :

  • Plus de scénarios concrets : Les cours devraient inclure des discussions sur les connexions émotionnelles, les moments gênants et les défis relationnels.
  • Une approche positive, et pas seulement préventive : Plutôt que de parler uniquement des risques, les cours devraient explorer une sexualité et des relations saines de manière plus bienveillante.
  • Un éventail plus large de sujets : Identité de genre, orientation sexuelle, plaisir et bien-être émotionnel devraient être abordés, et pas seulement la biologie et la contraception.
  • Une meilleure formation des enseignants : Les éducateurs ont besoin de plus de soutien pour enseigner ces sujets avec assurance et nuance.
  • Une éducation adaptée à l’âge dès le plus jeune âge : L’apprentissage des relations saines ne devrait pas commencer au lycée, mais être intégré progressivement dès l’école primaire.

L’Australie a fait des progrès en intégrant l’éducation au consentement dans le programme scolaire, mais ce n’est pas suffisant. Les élèves réclament un programme d’éducation sexuelle qui dépasse le discours alarmiste d’autrefois et les aide réellement à affronter le monde réel.

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