Albares n’a pas mâché ses mots. Non seulement il a rejeté l’idée de réinstaller les Palestiniens en dehors de leur patrie, mais il a également insisté sur l’indépendance des décisions espagnoles : « Aucun tiers ne doit nous dire quoi faire. » Cette déclaration fait directement écho à la suggestion du ministre israélien de la Défense, Israel Katz, qui avait proposé que l’Espagne, ainsi que l’Irlande et la Norvège, accueillent les Palestiniens de Gaza en raison de leur reconnaissance récente de l’État palestinien.
Le rejet espagnol repose sur un principe fondamental : le déplacement forcé ne peut pas être une solution à un conflit. L’Espagne s’aligne ainsi sur les normes internationales qui défendent le droit des populations déplacées à rester sur leur territoire plutôt qu’à être contraintes à l’exil.
Le Contexte de la Controverse
Cette proposition ne vient pas de nulle part. Elle s’inscrit dans un contexte plus large marqué par plusieurs développements majeurs :
- L’annonce choc de Trump – L’ancien président américain Donald Trump a suggéré que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza, y réinstallent ses habitants et en fassent une « Riviera du Moyen-Orient ».
- Une directive militaire israélienne – En réponse, Israel Katz a demandé à l’armée israélienne de préparer le « départ volontaire » des habitants de Gaza.
- Des pays ciblés – L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont été désignées comme des destinations potentielles pour ces déplacés en raison de leur position pro-palestinienne. Une suggestion immédiatement rejetée par Madrid.
La Position Espagnole : Une Approche Responsable
La position de l’Espagne repose sur plusieurs piliers :
- Un engagement en faveur d’une solution à deux États – L’Espagne, comme la majorité de la communauté internationale, considère qu’une paix durable passe par la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël.
- Un soutien humanitaire sans relocalisation forcée – Madrid a certes accueilli des Palestiniens en situation d’extrême urgence (malades graves, réfugiés), mais rejette catégoriquement toute politique de déplacement massif.
- Une condamnation de la violence – Albares a dénoncé l’escalade des violences perpétrées par les colons en Cisjordanie, qualifiant ces actes de « totalement inacceptables ».
- Reconstruire Gaza, pas la vider – L’Espagne plaide pour des efforts internationaux visant à reconstruire Gaza et à garantir des conditions de vie dignes à sa population, plutôt que de la disperser à travers le monde.
Une Réaction Internationale Partagée
L’Espagne n’est pas seule dans ce rejet de la déportation forcée. L’Union européenne a rappelé que « Gaza est une partie intégrante du futur État palestinien ». De son côté, le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni a également déclaré que toute solution à la crise doit inclure Gaza comme une composante essentielle de l’État palestinien.