L' »instrument anti-coercition » de l’UE : une arme lourde
Pour contrer ces menaces, la Commission européenne envisage d’utiliser son « instrument anti-coercition » (ACI), un outil qualifié de « bazooka » par certains responsables européens. Cet instrument, conçu pendant la première présidence de Trump, permet à l’UE d’imposer des restrictions sur le commerce des services lorsqu’un pays utilise des tarifs douaniers comme levier politique. Déjà utilisé en guise de dissuasion face à la Chine, l’ACI pourrait être mobilisé contre Washington.
Quelles mesures contre les Big Tech ?
Si Bruxelles passe à l’action, les entreprises technologiques américaines pourraient voir leur activité en Europe perturbée de plusieurs manières :
- Suppression de la protection des droits de propriété intellectuelle
- Restrictions sur l’exploitation commerciale des services numériques, notamment les téléchargements de logiciels et le streaming
- Blocage des investissements directs étrangers
- Limitations d’accès aux marchés financiers, affectant les secteurs bancaire et assurantiel
Pourquoi une telle réaction de l’UE ?
Cette riposte européenne est directement liée aux menaces de Trump d’imposer des tarifs douaniers à l’UE. Parmi les raisons avancées par l’ancien président américain pour justifier ces taxes :
- Les actions de Bruxelles contre les entreprises technologiques américaines
- L’importante balance commerciale déficitaire des États-Unis avec l’UE
- Une pression sur le Danemark pour céder le contrôle du Groenland aux États-Unis
La position de Bruxelles : éviter la guerre commerciale, mais répliquer si nécessaire
Les responsables européens insistent sur le fait que « toutes les options sont sur la table » et que l’ACI constitue la réponse la plus forte possible sans violer le droit international. Le commissaire au commerce, Maroš Šefčovič, a exprimé sa volonté de négocier pour éviter un conflit, tout en prévenant : « Si nous sommes frappés, nous réagirons fermement ».
Cependant, certains États membres restent prudents face à la perspective d’une guerre commerciale dans un contexte de croissance économique fragile. La situation demeure donc incertaine, et les prochains mois seront déterminants pour l’avenir des relations commerciales transatlantiques.