Une déclaration sobre mais marquante
Dans une lettre publiée aujourd’hui, Luigi Mangione a écrit :
« Je suis bouleversé – et reconnaissant – envers toutes les personnes qui m’ont écrit pour partager leurs histoires et exprimer leur soutien. De manière puissante, ce soutien a transcendé les divisions politiques, raciales et même de classe, alors que des courriers ont inondé le MDC de tout le pays et du monde entier. Bien qu’il me soit impossible de répondre à la plupart des lettres, sachez que je lis chacune d’elles. Merci encore à tous ceux qui ont pris le temps d’écrire. J’ai hâte d’en entendre davantage à l’avenir. »
Mangione décrit un afflux massif de lettres venant de toutes parts, un soutien qu’il juge « puissant » et qui dépasse les frontières politiques et sociales. Il assure qu’il lit chaque message, bien qu’il ne puisse pas y répondre individuellement.

Qui est Luigi Mangione et pourquoi est-il inculpé ?
Ce jeune homme de 26 ans, originaire de Géorgie, est accusé d’avoir tué Brian Thompson dans un attentat ciblé à Manhattan, le 4 décembre 2024. L’affaire a pris une ampleur nationale en raison de la complexité juridique entourant les accusations portées contre lui :
- À l’échelle de l’État de New York : meurtre au premier degré (qualifié de terrorisme), deux chefs d’accusation de meurtre au second degré et plusieurs infractions liées à l’utilisation d’une arme à feu imprimée en 3D.
- Au niveau fédéral : meurtre avec usage d’une arme à feu et harcèlement criminel interétatique, des chefs d’accusation pouvant entraîner la peine de mort.
- En Pennsylvanie : possession illégale d’armes et d’une fausse pièce d’identité lors de son arrestation.
Un mobile qui divise
D’après les enquêteurs, Mangione aurait ciblé l’industrie de l’assurance, nourrissant une rancune contre le système de santé américain. Lors de son arrestation, un manifeste de trois pages dénonçant le rôle des compagnies d’assurance a été retrouvé en sa possession.
Les preuves accumulées incluent un carnet manuscrit où il détaillait ses observations sur Brian Thompson et le retard pris dans son exécution, qu’il considérait comme bénéfique pour « mieux collecter des informations ».
Les images de surveillance montrent Mangione posté devant l’hôtel Hilton pendant près d’une heure avant de tirer sur Thompson à deux reprises avant de s’enfuir à vélo électrique.
Un procès hors norme
L’affaire soulève des questions juridiques inédites sur la compétence des États et du gouvernement fédéral à poursuivre un même accusé sous plusieurs chefs d’accusation similaires. L’équipe de défense de Mangione, menée par Karen Friedman Agnifilo, conteste notamment l’accusation de terrorisme et dénonce une instrumentalisation politique du procès.
Par ailleurs, la question de la peine de mort reste en suspens, notamment avec l’arrivée imminente de l’administration Trump, qui pourrait influencer la décision du ministère de la Justice.
Une affaire qui passionne l’Amérique
Ce premier message de Mangione prouve qu’il reçoit un soutien massif (Il a par ailleurs récemment reçu d’énormes dons), bien que le public reste divisé sur son cas. Pour certains, il est un dangereux terroriste ; pour d’autres, un homme poussé à bout par un système de santé défaillant.
L’issue de cette affaire pourrait bien redéfinir les limites entre justice, terrorisme et activisme aux États-Unis. Une chose est sûre : ce procès historique ne fait que commencer.