L’homme au centre de cette affaire s’appelle Marko Elez, un ingénieur de 25 ans qui faisait partie de l’équipe restreinte du DOGE ayant accès aux systèmes de paiement sensibles du Trésor américain.
Après la révélation de ses publications en ligne—où il appelait à « normaliser la haine des Indiens » et prônait une « politique d’immigration eugénique »—il avait démissionné sous la pression médiatique et politique.
Aujourd’hui, grâce à Musk, la question de son retour est posée non pas au gouvernement, mais aux internautes.
Un vote populaire pour une embauche gouvernementale ?
Le sondage publié par Musk sur X demandait :
« Réintégrer l’employé de @DOGE qui a fait des déclarations inappropriées sous un pseudonyme aujourd’hui supprimé ? »
En quelques heures, plus de 340 000 personnes avaient voté. Résultat : 78,9 % en faveur de son retour.
Bring back @DOGE staffer who made inappropriate statements via a now deleted pseudonym?
— Elon Musk (@elonmusk) February 7, 2025
Mais peut-on vraiment gérer un recrutement gouvernemental par un sondage en ligne ?
Car, au-delà du scandale individuel, c’est la crédibilité du DOGE qui est en jeu.
Le DOGE : un département clé sous la direction de Musk
Si cette affaire fait tant de bruit, c’est aussi à cause de l’importance du Department of Government Efficiency (DOGE), une structure créée pour rationaliser et optimiser les dépenses fédérales.
Depuis que Musk en a pris la tête, le DOGE s’est retrouvé sous le feu des projecteurs. Officiellement, son objectif est de réduire la bureaucratie et améliorer l’efficacité des processus gouvernementaux—une mission en accord avec l’image d’entrepreneur iconoclaste que Musk cultive.
Mais ses détracteurs estiment qu’il en a surtout fait un terrain d’expérimentation pour ses idées libertariennes, notamment en matière de gestion des effectifs et d’éthique du travail.
L’affaire Elez illustre parfaitement cette tension :
- D’un côté, les principes de rationalisation et d’efficacité qui justifieraient son retour s’il est compétent.
- De l’autre, les implications morales et politiques d’une réembauche après des propos ouvertement racistes.
Compétence vs moralité : que doit privilégier le DOGE ?
Musk et ses partisans pourraient défendre l’idée que les opinions d’un employé ne doivent pas interférer avec ses compétences techniques. Après tout, Elez était l’un des rares programmeurs du DOGE ayant accès aux systèmes financiers du Trésor.
Mais les critiques soulignent que travailler pour une agence gouvernementale implique une responsabilité morale.
Et surtout :
- Peut-on accorder une confiance totale à quelqu’un qui a publiquement tenu des propos racistes alors qu’il gère un système aussi sensible ?
- Quels signaux cela enverrait-il à d’autres employés du DOGE ?
- Cette affaire va-t-elle compliquer les relations du département avec d’autres institutions gouvernementales ?
Musk, fidèle à son style, pourrait suivre les résultats du sondage et imposer la réintégration d’Elez, malgré les critiques.