Qui est Guy Georges? L’héritage terrifiant de la bête de la Bastille

Peu de criminels ont autant marqué l’histoire criminelle française que Guy Georges. Ce tueur en série a semé la terreur dans Paris dans les années 1990, s’attaquant à de jeunes femmes et laissant une trace indélébile dans la mémoire collective.

Publié le

Une enfance troublée

Né Guy Rampillon le 15 octobre 1962, Georges vient d’un milieu difficile. Sa mère était française, son père, un cuisinier militaire américain stationné en France. Abandonné à la naissance, il a grandi en foyers d’accueil, passant de famille en famille avant d’être placé chez les Morin, qui élevaient déjà sept enfants biologiques et treize autres enfants placés.

Dès son plus jeune âge, la violence faisait partie de son comportement. À 14 ans, il tente d’étrangler sa sœur d’accueil. Deux ans plus tard, il récidive avec une autre. Ces signes avant-coureurs n’ont pas suffi à alerter les autorités sur la dangerosité du jeune homme.

Une série de crimes glaçante

Entre 1991 et 1997, Georges tue plusieurs jeunes femmes, souvent près de leur domicile. Parmi ses victimes :

  • Pascale Escarfail, 19 ans (24 janvier 1991)
  • Catherine « Cathy » Rocher, 27 ans (7 janvier 1994)
  • Elsa Benady, 22 ans (8 novembre 1994)
  • Agnès Nijkamp, 32 ans (9 décembre 1994)
  • Hélène Frinking, 27 ans (8 juillet 1995)
  • Magali Sirotti, 19 ans (23 septembre 1997)
  • Estelle Magd, 25 ans (16 novembre 1997)

Son mode opératoire est toujours le même : traquer, attaquer, violer et tuer ses victimes. Ses crimes, souvent commis dans des endroits considérés comme sûrs, comme les halls d’immeuble ou les parkings, ont plongé Paris dans l’effroi.

Une traque longue et laborieuse

Malgré une série d’agressions et de viols, Guy Georges échappe longtemps aux forces de l’ordre. Les enquêteurs peinent à faire le lien entre les meurtres, bien que les preuves ADN pointent vers un seul et même tueur. Ce n’est qu’en 1998, grâce à une avancée dans l’analyse génétique, que la police l’arrête devant la station de métro Blanche, à Paris.

Après une première confession, il revient sur ses aveux lors de son procès. Mais les preuves sont accablantes. En avril 2001, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Les experts le décrivent comme un « psychopathe narcissique ».

Une fascination médiatique

L’affaire Guy Georges a inspiré plusieurs films et documentaires :

  • Le film « SK1 » (2014), qui retrace l’enquête ayant mené à son arrestation
  • « Les femmes et l’assassin », un documentaire Netflix sorti en 2021
  • De nombreux reportages diffusés sur la chaîne Crime & Investigation

Son histoire reste une page sombre de la justice française et continue d’alimenter les débats sur la traque des tueurs en série.

Pourrait-il un jour sortir de prison ?

Récemment, le nom de Guy Georges est revenu dans l’actualité judiciaire. Une émission de France 2, prévue pour le 28 mars 2025, relance la question d’une éventuelle remise en liberté. Mais compte tenu de la gravité de ses actes, une telle décision provoquerait un tollé et rencontrerait de nombreux obstacles juridiques.

Pour l’instant, il reste incarcéré, symbole d’une époque où la justice a mis du temps à stopper un monstre caché en pleine ville.

Partager cet article :

Nos derniers articles