Ce spot de 30 secondes, intitulé « No Reason to Hate », a été créé par la Fondation pour la lutte contre l’antisémitisme, avec pour objectif de dénoncer l’absurdité de la haine. On y voit le rappeur et la légende de la NFL échanger des raisons ridicules de se détester :
- « Je te déteste parce qu’on vient de quartiers différents. »
- « Je te déteste parce que tu es différent physiquement. »
- « Je te déteste parce que je ne te comprends pas. »
La publicité se conclut par un message percutant : « Les raisons de la haine sont aussi stupides qu’elles en ont l’air. » Elle invite ensuite les téléspectateurs à « s’opposer à la haine », dans un appel universel à la tolérance.
Les réactions sur Internet
Malgré son message louable, la publicité a suscité une vague de critiques. Les réseaux sociaux, les commentateurs politiques et même certains militants ont rapidement analysé—et critiqué—le spot. Pourquoi ? Voici les principaux points de controverse :
- Le lien de Snoop Dogg avec Trump
Beaucoup ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme de l’hypocrisie. Snoop Dogg a récemment participé à l’investiture de Donald Trump, un geste qui a surpris de nombreux fans progressistes. Certains ont estimé que son engagement dans une campagne contre la haine était en contradiction avec cette alliance politique. - Des polémiques du passé refont surface
À l’inverse, des conservateurs ont rappelé qu’en 2017, Snoop avait mis en scène un assassinat fictif de Trump dans un clip musical. Ils se demandent donc s’il est vraiment légitime pour prêcher contre la haine après avoir représenté de telles images. - Un message trop vague ?
Certains militants juifs ont reproché à la publicité de manquer de clarté. Étant donné que la campagne était financée par la Fondation pour la lutte contre l’antisémitisme, ils s’attendaient à un message plus explicite sur la montée des actes antisémites. Or, selon eux, l’approche « contre la haine en général » dilue les enjeux spécifiques auxquels la communauté juive est confrontée.
Le dilemme des célébrités engagées
Cette controverse met en lumière un dilemme récurrent pour les célébrités engagées. Le public attend des figures influentes qu’elles prennent position sur des questions cruciales, mais dès qu’elles le font, leur passé est scruté à la loupe. Snoop Dogg peut-il vraiment défendre un message contre la haine avec un passé aussi complexe sur le plan politique ? Ou bien son engagement, malgré ses contradictions, donne-t-il plus de poids au message ?
La présence de Tom Brady dans la publicité a aussi fait réagir, mais pour d’autres raisons. Bien qu’il n’ait pas été autant critiqué, certains se sont demandé pourquoi il avait été choisi. Est-il simplement une icône sportive apportant son image à la cause, ou son implication marque-t-elle un tournant dans son positionnement public ?
Une controverse révélatrice
Les critiques autour de cette publicité dépassent le simple cas de Snoop Dogg et Tom Brady. Elles soulèvent un débat plus large sur qui est légitime pour porter des messages d’unité et si les actions passées de ces figures publiques les discréditent. Elles illustrent aussi la méfiance croissante envers les campagnes soutenues par des entreprises, où l’activisme semble parfois mêlé à des stratégies de communication.
Par ailleurs, la NFL a récemment modifié son approche des questions sociales. Elle a remplacé les slogans « End Racism » inscrits dans les zones d’en-but par une phrase plus neutre : « Choose Love. » Certains y voient une tentative de dépolitisation du sport, tandis que d’autres y perçoivent un recul dans l’engagement contre le racisme.
Conclusion
Au fond, « No Reason to Hate » voulait dénoncer l’irrationalité des divisions. Mais la polémique qui en a découlé montre à quel point il est difficile de prôner l’unité dans une société profondément polarisée. Plutôt que de rassembler, la publicité est devenue un sujet de débat—révélant toute la complexité des discussions sur la haine, la crédibilité et l’activisme.
Alors, la publicité a-t-elle atteint son but ? Tout dépend à qui l’on pose la question.
