Un cessez-le-feu fragile en péril
Les propos de Trump interviennent à un moment critique du conflit, qui dure depuis 15 mois. Le cessez-le-feu actuel, en vigueur depuis le 19 janvier 2025, dure depuis 42 jours et a permis la libération de plusieurs otages en échange de prisonniers palestiniens. Cependant, le processus a été semé d’embûches, chaque camp accusant l’autre de violations de l’accord.
L’aile armée du Hamas a annoncé lundi qu’elle retarderait la libération de nouveaux otages israéliens « jusqu’à nouvel ordre », invoquant des violations israéliennes de l’accord. Leurs plaintes incluent :
- Des retards dans le retour des personnes déplacées vers le nord de Gaza
- Le ciblage de civils par des tirs d’obus et de balles
- L’incapacité présumée d’Israël à faciliter l’aide humanitaire convenue
En réponse, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a qualifié l’annonce du Hamas de « violation complète » de l’accord, ordonnant aux Forces de Défense Israéliennes (FDI) de se préparer à « tous les scénarios possibles à Gaza ».
La vision controversée de Trump pour Gaza
Ajoutant une couche supplémentaire de tension, Trump a proposé un plan radical pour l’avenir de Gaza, qui a suscité de vives critiques de la part des nations arabes. Sa proposition inclut :
- Le déplacement d’environ deux millions de Gazaouis
- La transformation de Gaza en une station balnéaire luxueuse gérée par les Américains
- La possibilité que les États-Unis prennent en charge la reconstruction de Gaza
Sans surprise, ces idées ont été largement rejetées, les critiques arguant que le déplacement forcé de populations violerait le droit international. Le plan suggère néanmoins un possible changement de politique américaine sous une future administration Trump et soulève des questions sur le rôle de Washington dans la gestion de l’avenir de Gaza.
Otages toujours en attente
Actuellement, environ 79 otages restent à Gaza, dont au moins 35 seraient morts. La dernière libération a eu lieu le week-end dernier, lorsque le Hamas a relâché trois Israéliens et cinq ressortissants thaïlandais. L’échange d’otages contre des prisonniers palestiniens a été un élément clé de l’accord de cessez-le-feu, mais les tensions croissantes menacent de faire échouer tout le processus.
Une délégation israélienne est actuellement au Qatar pour négocier la prochaine phase de l’accord, visant la libération d’autres otages. Cependant, l’ultimatum de Trump pourrait compliquer ces négociations délicates. Les analystes suggèrent que sa position agressive pourrait soit pousser le Hamas à faire des concessions, soit l’inciter à se retirer totalement des négociations.
Un compte à rebours à haut risque
À l’approche de la date limite de samedi, le monde observe avec attention. L’avertissement de Trump entraînera-t-il une avancée ou déclenchera-t-il une nouvelle flambée de violence ? Alors que les efforts diplomatiques se poursuivent en coulisses, le sort des otages – et celui du cessez-le-feu fragile – reste en suspens.