Un regard sans concession sur le budget du Pentagone
Avec un budget dépassant les 800 milliards de dollars par an, le Pentagone est la première cible de DOGE. Trump est convaincu que des “centaines de milliards de dollars” y sont gaspillés chaque année et veut voir Musk faire le ménage.
Les critiques sur la gestion financière du ministère de la Défense ne datent pas d’hier. Le Pentagone peine à réussir ses audits internes, et seule la Marine américaine a récemment réussi à présenter des comptes considérés comme conformes.
Le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz a déjà identifié un secteur particulièrement problématique : la construction navale militaire, qualifiée de “véritable fiasco”. Mais toute tentative de réduction des coûts risque de se heurter aux intérêts politiques locaux : plusieurs élus défendront bec et ongles les programmes d’armement, qui génèrent des milliers d’emplois dans leurs circonscriptions.
L’Éducation bientôt sous la loupe
Loin de se limiter au domaine militaire, Trump a ordonné à Musk d’examiner le Département de l’Éducation dans les 24 heures. L’agence, dotée d’un budget de plus de 80 milliards de dollars, pourrait voir ses programmes passer au crible de DOGE.
Là encore, la résistance politique s’annonce féroce, notamment de la part des démocrates, qui accusent déjà l’administration Trump de vouloir “saper l’éducation publique” sous couvert d’économies.
Une mission controversée : entre opacité et conflits d’intérêts
Si l’objectif affiché est la transparence et l’efficacité, plusieurs zones d’ombre entourent déjà cette initiative :
- Un manque de transparence : DOGE, censé rendre les finances publiques plus lisibles, évite pourtant tout contrôle du Congrès et de la presse, alimentant les suspicions.
- Des conflits d’intérêts potentiels : Musk, via SpaceX, bénéficie déjà de contrats massifs avec le Département de la Défense. Peut-il réellement enquêter sur des agences qui sont aussi ses principaux clients ?
- Un pouvoir inédit et incontrôlé : DOGE s’est vu confier des prérogatives sans précédent sur la gestion fédérale, avec peu d’obligations de rendre des comptes.
- Une administration inquiète : De nombreux fonctionnaires redoutent des licenciements massifs ou un accès restreint aux informations sensibles.
Trump et Musk en tandem, mais jusqu’où ?
Malgré les critiques, Trump reste inflexible et affiche une confiance totale en Musk et son équipe. Selon lui, les Américains soutiendront toute initiative visant à supprimer les gaspillages.
Reste à voir jusqu’où ira cette opération et quelles seront ses répercussions sur le fonctionnement des agences fédérales.
Et la France dans tout ça ?
Depuis Paris, cette initiative ne manque pas d’étonner. Confier un audit budgétaire à un entrepreneur privé, sans contrôle parlementaire, est inconcevable dans le modèle français.
Peut-on imaginer un Elon Musk français, missionné par l’Élysée pour examiner les finances du ministère des Armées ou de l’Éducation nationale ? Peu probable. En France, la Cour des comptes remplit déjà ce rôle, avec une indépendance scrupuleusement protégée.
Mais la question posée par Trump et Musk reste pertinente : les grandes bureaucraties sont-elles toujours capables de gérer l’argent public de manière efficace ? Un débat qui, tôt ou tard, pourrait bien s’inviter aussi en France.