Trump déploie un groupe pour combattre le biais anti-chrétien

Dans un geste qui a suscité de vives discussions aux États-Unis, le président Donald Trump a récemment annoncé la création d’un groupe de travail destiné à lutter contre le « biais anti-chrétien » au sein du gouvernement fédéral. Cette annonce, faite lors du Petit-déjeuner national de prière à Washington, D.C., montre clairement l’importance que Trump accorde à ce qu’il décrit comme la discrimination croissante contre les chrétiens dans la sphère publique. Mais que signifie cette initiative pour le pays, et pourquoi certains se sentent-ils inquiets ?

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Voici l’essentiel : Trump crée un nouveau groupe de travail destiné à « arrêter immédiatement toutes les formes de ciblage et de discrimination anti-chrétienne ». L’objectif sera de se concentrer sur des agences fédérales comme le Département de la Justice, le Service des impôts (IRS) et le FBI. Pourquoi ces agences en particulier ? Selon Trump, ce sont celles où les chrétiens américains ont subi les traitements les plus injustes.

Pam Bondi, la procureure générale nouvellement nommée, a été choisie pour diriger cette initiative. Avec elle à la tête, Trump montre clairement qu’il souhaite garantir la protection des libertés religieuses des chrétiens, en particulier vis-à-vis des actions gouvernementales. L’enjeu est de taille, car Trump affirme que les administrations précédentes ont permis aux groupes chrétiens d’être « persécutés » et discriminés, dressant ainsi un tableau inquiétant de l’état de la liberté religieuse sous leur direction.

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Le président Donald Trump, accompagné de la nouvelle procureure générale des États-Unis, Pam Bondi

Si le groupe de travail ne suffisait pas, Trump ne s’est pas arrêté là. Il a aussi annoncé plusieurs autres actions pour renforcer la liberté religieuse :

  1. Une nouvelle commission présidentielle sur la liberté religieuse. Il s’agirait d’une initiative majeure visant à créer des politiques qui protègent ces libertés.
  2. La création d’un bureau des affaires religieuses à la Maison Blanche, dirigé par la pasteure Paula White. Ce bureau se concentrerait vraisemblablement sur la promotion du rôle de la foi dans le gouvernement.
  3. Une nouvelle commission pour protéger la liberté religieuse. Un autre élément pour renforcer ces droits.

Ensemble, ces initiatives montrent clairement que la liberté religieuse, en particulier pour les chrétiens, est une priorité pour Trump. La question qui se pose cependant est de savoir si toutes ces actions pourraient poser de réels problèmes constitutionnels en matière de séparation de l’Église et de l’État, un principe fondamental inscrit dans le Premier Amendement.

Un affront à la Constitution ?

C’est ici que les choses commencent à devenir floues. Les critiques ont déjà exprimé leurs inquiétudes, estimant que la poussée de Trump pour créer un gouvernement plus « favorable aux chrétiens » pourrait enfreindre le principe de séparation de l’Église et de l’État inscrit dans la Constitution des États-Unis.

La crainte est que le gouvernement dépasse ses prérogatives en matière de religion, en soutenant une seule foi au détriment des autres. Et soyons honnêtes : il est difficile d’ignorer que la ligne entre l’Église et l’État est déjà très mince. En créant un « bureau des affaires religieuses » à la Maison Blanche et en nommant une figure chrétienne de premier plan pour le diriger, l’administration pourrait marcher sur une fine ligne constitutionnelle.

Cela est d’autant plus pertinent lorsqu’on examine les justifications avancées par Trump pour ces actions. Il affirme que la liberté religieuse, en particulier pour les chrétiens, a été menacée ces dernières années. Il a spécifiquement mentionné le cas de Paulette Harlow, une militante anti-avortement graciée par Trump, qui avait été condamnée pour avoir bloqué des cliniques de santé reproductive—une violation directe des lois fédérales. Pour Trump, ce genre d’activisme est une question de liberté religieuse, mais pour d’autres, cela soulève une question : est-ce vraiment une question de liberté, ou simplement un moyen de promouvoir un agenda ?

Le Petit-déjeuner national de prière : une tradition en pleine évolution

Pour bien comprendre le contexte, prenons un moment pour évoquer le Petit-déjeuner national de prière. Il n’est plus un secret que cet événement a beaucoup évolué ces dernières années. Autrefois organisé par un groupe chrétien discret appelé la Fellowship ou la Family, le petit-déjeuner est désormais supervisé par la National Prayer Breakfast Foundation. L’affluence a également diminué, passant de 3 500 à 250 personnes—avec un public désormais concentré sur les membres du Congrès, l’administration et leurs familles.

Il est clair que le Petit-déjeuner national de prière est devenu une scène pour l’agenda plus large de Trump en matière de liberté religieuse. Après tout, c’est là qu’il a fait sa grande annonce concernant le groupe de travail. Mais avec un changement dans la composition des participants—and avec une nouvelle direction—on ne peut ignorer l’influence croissante de la religion dans les décisions politiques à Washington.

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