Trump gèle l’aide à l’Afrique du Sud en raison du conflit sur la réforme foncière

Les relations déjà fragiles entre les États-Unis et l’Afrique du Sud ont connu une nouvelle détérioration après la signature du dernier décret présidentiel de Donald Trump.

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Signé le 7 février 2025, cet ordre exécutoire suspend immédiatement l’aide financière américaine à l’Afrique du Sud, invoquant des préoccupations concernant la controversée loi sur l’expropriation. Cette législation, qui autorise l’expropriation foncière sans compensation sous certaines conditions, est au cœur d’un différend diplomatique grandissant.

Le décret de Trump : une réplique directe

Ce décret prend trois mesures principales en réponse à la politique de réforme foncière sud-africaine :

  1. Suspension de l’aide américaine – L’assistance financière aux autorités sud-africaines est immédiatement gelée.
  2. Soutien à la réinstallation des Afrikaners – L’administration américaine apportera son aide aux Sud-Africains blancs, principalement les Afrikaners, qui affirment être persécutés et cherchent refuge aux États-Unis.
  3. Critique de la politique étrangère sud-africaine – Washington s’oppose au rapprochement croissant de Pretoria avec l’Iran et à sa politique hostile envers Israël.

Trump a justifié cette décision en affirmant que la loi sur l’expropriation démontre un « mépris choquant » pour le droit de propriété et qu’elle cible injustement les Afrikaners, une minorité blanche d’Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud riposte

Sans surprise, les responsables sud-africains ont condamné cette décision. Le président Cyril Ramaphosa insiste sur le fait que :

  • La loi sur l’expropriation repose sur des principes constitutionnels visant à corriger les inégalités foncières historiques.
  • Aucune terre n’a été arbitrairement saisie sans compensation.
  • Le gouvernement reste attaché à un processus de réforme foncière équitable et juste.

Ramaphosa a également appelé à un dialogue diplomatique, insistant sur le fait que la discussion – et non une intervention unilatérale des États-Unis – est la meilleure voie à suivre.

Des tensions déjà existantes entre Washington et Pretoria

Ce conflit ne surgit pas de nulle part. Les États-Unis et l’Afrique du Sud sont en désaccord sur plusieurs points :

  • Alignements géopolitiques – L’Afrique du Sud a renforcé ses relations avec la Chine, la Russie et l’Iran, ce qui inquiète Washington.
  • Divergences sur la politique étrangère – Pretoria s’est opposée aux actions d’Israël à Gaza et a porté plainte contre l’État hébreu devant la Cour internationale de justice pour génocide présumé.
  • Dépendance commerciale – L’Afrique du Sud bénéficie largement de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), avec 3,6 milliards de dollars d’exportations vers les États-Unis en 2022. Ce décret soulève des interrogations quant à l’avenir des relations commerciales entre les deux pays.

Réactions partagées et incertitude sur l’avenir

Cette décision de Trump a suscité des réactions contrastées :

  • Les républicains soutiennent majoritairement cette mesure, invoquant la défense des droits de propriété et la lutte contre la discrimination raciale.
  • Les démocrates dénoncent une intervention motivée par des considérations politiques et susceptible de nuire aux efforts de réconciliation en Afrique du Sud.
  • Les Sud-Africains blancs eux-mêmes sont divisés – certains y voient une opportunité, tandis que d’autres refusent d’abandonner leur pays natal.

Alors que les tensions montent, les enjeux sont élevés pour les deux nations. Les gouvernements parviendront-ils à trouver un terrain d’entente, ou ce bras de fer marque-t-il le début d’une rupture diplomatique plus profonde ?

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