Tucker Carlson accuse l’Ukraine de vendre des armes américaines aux cartels mexicains

Tucker Carlson n’est pas étranger à la controverse, mais ses dernières déclarations sur l’aide militaire américaine à l’Ukraine ont déclenché un vif débat. Lors d’une interview avec le lieutenant-colonel retraité de l’armée américaine Daniel Davis, Carlson a affirmé que jusqu’à 50 % des armes américaines envoyées en Ukraine sont revendues sur le marché noir, certaines finissant entre les mains des cartels de la drogue mexicains.

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C’est une accusation de taille. Et si elle s’avérait exacte, ce serait un scandale d’ampleur historique. Mais y a-t-il des preuves réelles pour l’appuyer ?

Une affirmation audacieuse—et un manque de preuves

Carlson n’a pas mâché ses mots, qualifiant son affirmation de « fait » plutôt que de simple spéculation. Cependant, un problème majeur se pose : il n’a fourni aucune preuve concrète pour étayer cette déclaration. Ce n’est pas juste une omission ; c’est le cœur du problème.

Le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation a rapidement réagi, qualifiant ces affirmations d’ »ancienne fausse information » circulant depuis 2022—principalement propagée par des sources russes. Les critiques soutiennent que la logistique nécessaire pour détourner la moitié de l’aide militaire américaine vers les cartels rendrait une telle opération pratiquement impossible à dissimuler.

Un problème réel de traçabilité des armes—mais Carlson exagère

Soyons honnêtes, les inquiétudes concernant le suivi des armes américaines en Ukraine ne sont pas nouvelles.

  • L’Inspecteur Général du Pentagone a reconnu les difficultés de suivi de certaines armes américaines en raison du chaos de la guerre.
  • Un rapport du GAO a souligné des lacunes dans les directives et les procédures de surveillance, soulevant des questions légitimes sur la responsabilité.
  • L’Ukraine elle-même a connu des cas de corruption et de ventes illégales d’armes, mais à une échelle bien plus réduite que ce que suggère Carlson.

Mais voici le point essentiel : aucun de ces rapports ne confirme, ni même ne suggère, que des armes sont vendues aux cartels de la drogue mexicains, encore moins que la moitié de l’aide militaire américaine disparaît sur le marché noir.

Une habitude de déclarations controversées

Les propos de Carlson s’inscrivent dans un schéma plus large de couverture sceptique (certains diraient alarmiste) de l’implication des États-Unis en Ukraine. Il a constamment défendu des récits dépeignant l’Ukraine comme corrompue et le soutien américain comme une erreur. Il est sain de questionner les politiques d’aide étrangère des États-Unis, mais tirer des conclusions hâtives sans preuve solide est une autre affaire.

Conclusion : Se méfier du sensationnalisme

Alors, que faut-il en retenir ? Il existe des préoccupations légitimes quant au suivi des armes en zone de guerre, mais les affirmations spécifiques de Carlson manquent de crédibilité. Sans preuves tangibles, elles restent ce qu’elles semblent être—des déclarations audacieuses sans fondement factuel.

À une époque où la désinformation se propage rapidement, il est plus important que jamais d’examiner attentivement les affirmations spectaculaires—surtout celles qui peuvent influencer l’opinion publique sur les conflits mondiaux. Les faits comptent, tout comme la vérité derrière les gros titres.

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