Ubisoft Chute de 31,4% : Peut-on Miser sur Assassin’s Creed Shadows pour Sauver l’Éditeur en Difficulté ?

Ubisoft, autrefois une référence dans l’industrie du jeu vidéo, traverse sa plus grande crise financière depuis des années. L’entreprise a enregistré une chute de 31,4 % de son chiffre d’affaires pour les neuf premiers mois de l’exercice fiscal 2024-25, avec des ventes totales réduites à 990 millions d’euros. Ce déclin s’explique par une série de sorties décevantes, des licenciements massifs et une capitalisation boursière en chute libre.

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Mais avec la sortie imminente d’Assassin’s Creed Shadows en mars 2025, Ubisoft peut-il redresser la barre ? Ou s’agit-il simplement d’une tentative désespérée pour repousser l’inévitable ?

Une Dégringolade Financière

Les chiffres sont alarmants :

IndicateurFY25 (9 mois)Évolution annuelle
Chiffre d’affaires IFRS 15€990M▼31,4%
Réservations nettes€944M▼34,8%
Réservations nettes T3 2024€301,8M▼51,8%

En d’autres termes, Ubisoft génère deux fois moins de revenus qu’il y a un an. Ce n’est pas juste une mauvaise passe—c’est une catastrophe.

L’Effet Domino : Qu’est-ce qui a mal tourné ?

1. Des Flops en Série

Les récents jeux d’Ubisoft n’ont pas été à la hauteur des attentes :

  • Star Wars Outlaws : Annoncé comme un blockbuster, le jeu n’a pas atteint ses objectifs de vente. Entre critiques mitigées et coûts de production élevés, la rentabilité est loin d’être garantie.
  • The Crew Motorfest : Malgré une augmentation de l’engagement, ce n’était pas suffisant pour compenser les pertes des autres titres.
  • XDefiant : Ubisoft misait gros sur ce shooter free-to-play… avant de l’annuler purement et simplement avant même sa sortie, un énorme gâchis financier.

Ubisoft est connu pour son approche basée sur les franchises, mais son obsession pour les suites et les remakes commence à montrer ses limites. Le dernier véritable hit original de l’éditeur remonte à des années.

2. Des Réductions de Coût Brutales

Pour tenter de limiter les dégâts, Ubisoft a mis en place des mesures drastiques :

  • Fermeture de quatre studios, dont Ubisoft Düsseldorf et Stockholm.
  • Licenciement de plus de 2 000 employés (soit 17 % de l’effectif total).
  • Abandon de projets jugés trop risqués financièrement.

Ces coupes ont permis d’économiser plus de 200 millions d’euros, mais à quel prix ? La motivation des équipes est en berne et l’innovation à long terme est mise en péril.

3. Plongée en Bourse

Les investisseurs n’y croient plus. L’action Ubisoft a chuté de 43 % en 2024, et sa capitalisation boursière s’effondre à 1,48 milliard d’euros (contre 3 milliards en 2023).

Pour tenter d’enrayer la chute, Tencent et la famille Guillemot (fondateurs d’Ubisoft) exploreraient des « options stratégiques ». Traduction ? Une fusion, un rachat ou encore plus de licenciements à venir.

Assassin’s Creed Shadows : Le Dernier Joker d’Ubisoft

Si Ubisoft a encore une carte à jouer, c’est bien Assassin’s Creed.

Prévu pour le 20 mars 2025, Assassin’s Creed Shadows est considéré comme un titre « make-or-break ». Le bon côté des choses ? Les précommandes sont au même niveau qu’Assassin’s Creed Odyssey, qui s’est écoulé à plus de 10 millions d’exemplaires. Le problème ? Ubisoft prévoit 1,9 milliard d’euros de réservations nettes sur l’année fiscale, ce qui signifie qu’il doit générer 956 millions d’euros au seul quatrième trimestre.

Un objectif réaliste ? Les analystes sont sceptiques et qualifient cette projection de « pure fantaisie ».

Quel Avenir pour Ubisoft ?

Ubisoft n’a pas encore dit son dernier mot, mais les perspectives sont incertaines :

  • Encore plus de licenciements et de restructuration : Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, a déjà annoncé des réductions de coûts supplémentaires pour l’exercice 2026.
  • Une possible fusion ou acquisition : Avec Tencent en embuscade et un comité indépendant chargé d’examiner des « transactions transformationnelles », des changements majeurs pourraient être à l’horizon.
  • Une dépendance excessive à Assassin’s Creed : Si Shadows déçoit, Ubisoft n’a aucun plan B viable.

Ubisoft Peut-il Vraiment se Sauver ?

La crise d’Ubisoft ne se résume pas qu’à des chiffres décevants. L’éditeur a perdu ce qui faisait autrefois sa force : des concepts innovants et des jeux qui marquaient les esprits. À force de précipiter ses sorties, de recycler les mêmes formules et de perdre la confiance des joueurs, Ubisoft s’est lui-même piégé.

Si Assassin’s Creed Shadows échoue, Ubisoft pourrait ne jamais s’en remettre. Et même en cas de succès, l’éditeur devra impérativement trouver une vision à long terme qui ne repose pas uniquement sur Assassin’s Creed.

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